Technique vocale
Voici quelques problèmes de base que j’ai souvent relevé chez mes élèves avec quelques explications qui vous aideront à en comprendre la source.
« Je perds de la puissance dans les graves, ma voix sort mieux lorsque je chante haut. »
Il existe deux registres de voix que l’on appelle communément « la voix de poitrine » et « la voix de tête ».
Ceux qui n’utilisent pas leur registre de poitrine lorsqu’ils chantent ont tendance à perdre de la puissance dans les graves. Il est tout à fait possible de découvrir son registre grave et d’apprendre à l’utiliser correctement.
Pour reconnaître sa voix de poitrine, il suffit de parler. La plupart des gens parlent en voix de poitrine.
« Je me fatigue beaucoup quand je chante et je finis souvent par perdre un peu la voix ou par ressentir un grattement dans la gorge. »
Je le dis souvent à mes élèves : même si on pense souvent qu’une voix naît dans la gorge, l’idée est fausse. L’unique rôle de la gorge est de rester bien détendue pour laisser passer le son qui naît dans le ventre.
Malgré cela, la gorge est propice à de nombreuses tensions. Lorsqu’une note nous fait peur par sa hauteur ou lorsqu’on veut mettre de la puissance dans la voix, la gorge a tendance à faire exactement le contraire de ce qu’elle devrait en se crispant au lieu de lâcher la pression et de s’ouvrir grand.
Le premier travail consiste à sentir le pouvoir d’un bon soutien de l’air dans le ventre.
En effet c’est le soutien qui donne la puissance à la voix et qui permet d’atteindre les hauteurs et non la gorge. Lorsqu’on arrive à sentir cela, il est plus facile de relaxer sa gorge.
« J’ai souvent l’impression de manquer d’air. Je n’arrive pas toujours au bout de mes phrases. »
Avant tout il faut savoir qu’il existe deux manières de respirer, avec le haut du corps ou avec le ventre. Pour chanter, il est important de respirer avec le ventre. Essayons de sentir les deux modes de respiration.
La respiration haute provoque un mouvement de la poitrine. Elle peut être déclanchée par un effort physique, un stress ou un sentiment très fort comme la colère, la tristesse, la peur, etc.
La respiration avec le ventre se produit naturellement lorsque le corps est au repos. Elle provoque un mouvement du ventre et ne déclanche aucun mouvement de la poitrine. Il est possible de gérer cette respiration malgré l’effort physique, le stress ou un sentiment très fort. Après un gros effort physique, la respiration basse peut vous aider à vous débarrasser d’un point de côté douloureux. Elle peut également vous aider à gérer le stress ou à contrôler un sentiment trop fort.
Lorsque la respiration est suspendue (haute), à chaque inspiration, l’air ne demande qu’à ressortir du corps le plus vite possible. C’est pour cela qu’il est difficile de parler lorsqu’on est essoufflé. Lorsque la respiration est basse, il est plus facile de gérer la sortie de l’air.
Le chanteur doit apprendre à prolonger son expiration de manière à pouvoir chanter de
longues phrases sans jamais être essoufflé. Ceci est possible grâce au plus large des muscles du corps, le diaphragme. Lors d’une inspiration, le diaphragme descend et il remonte lors de l’expiration. Lorsque l’on chante, donc lors de la propulsion de l’air, il est important de ne pas laisser le diaphragme simplement se décontracter, celui-ci doit rester tendu et résister à la poussée des intercostaux internes qui jouent le rôle
d’abaisseur expiratoire (muscles de l’expiration). La résistance du diaphragme contrôle le vidage de l’air par le ventre, en ralentissant l’expiration tout en permettant un débit et une pression constante.
Cette respiration, est souvent qualifiée de paradoxale. Elle exige un équilibre musculaire délicat à contrôler, car il est possible de tellement augmenter la tension musculaire qu’on finit par obtenir un système rigidifié.
« Ma voix est correcte dans les graves, mais dès que je désir monter, j’ai l’impression de changer de voix, ma voix est plus faible et pleine d’air. »
L’impression de changer de voix est due aux changements de registre, du
registre de poitrine à celui de tête.
Si la voix est pleine d’air, c’est parce que les cordes vocales ne sont pas bien
refermées. C’est très courant en voix de tête. On peut apprendre à resserrer ses cordes
vocales ainsi à réduire l’air dans la voix.
Si on peut garder le larynx stable et à la même hauteur, le passage entre les deux
registre peut se faire sans que personne ne l’entende.
Il est possible de renforcer sa voix de tête et lui donner autant de puissance que la voix
de poitrine. Pour cela, il suffit de ne pas s’envoler avec sa note, mais au contraire de
l’encrer profondément dans son ventre.
« Je n’aime pas le timbre de ma voix. »
Découvrir le timbre de sa voix c’est trouver son style! Les premières bases techniques
peuvent déjà améliorer le timbre d’une voix, mais pour être totalement maître de son timbre, il faut une technique bien développée.
Le timbre d’une voix dépend de la forme de l’appareil vocal, de la taille des plis vocaux, de la perception du son du chanteur, de la forme et de la taille des surfaces de résonances, du niveau de technique, de la position du larynx, etc.
La voix se développe et devient de plus en plus souple avec le temps. Il est alors possible de transformer en partie le timbre de sa voix en maîtrisant les différents points de résonances, la position de son larynx, la quantité d’air utilisé, etc.
Il est intéressant de pouvoir transformer le timbre de sa voix pour l’interprétation d’une chanson. La voix devient l’instrument de l’interprétation et du sentiment.
Des transformations du son plus intense sont utiles pour l’improvisation dans le Jazz par exemple. La voix est ainsi traitée comme un instrument capable de se transformer, de se tordre.
Pour la comédie musicale, il est important de pouvoir chanter selon les caractéristiques
du personnage. (Vieillesse, innocence, méchanceté, vulgarité, excentrisme, etc.)
« J’appréhende les notes hautes. Ma voix me lâche parfois, même si je sais que je peux atteindre cette note, je ne sais jamais si j’y arriverai au moment voulu. »
La plupart des gens assimilent la hauteur d’une note avec la hauteur distance entre le sol et un point culminant. D’ailleurs je remarque souvent une élévation du corps, de la gorge, des yeux et même des sourcils lorsque le chanteur veut atteindre une note haute. Cette mauvaise association implique souvent une élévation de larynx du chanteur, ce qui est à éviter absolument !!!
On dit qu’une note est haute lorsqu’elle est haute dans les fréquences. Cela signifie que les ondes sonores sont plus rapprochées, plus rapides. C’est l’unique raison qui la qualifie de « haute ». Rien à voir avec la hauteur de la tour Eiffel ou de l’Empire State Building !!!
Lorsque vous vous approcher de la fameuse note, pensez à vous ancrer dans le sol plutôt que de vous envoler avec la note.
Placez vos doigts sur votre gorge en avalant votre salive, vous sentirez votre larynx s’élever puis se remettre en place. Un bon indice visuel permettant de contrôler l’élévation du larynx est de contrôler les mouvements de la pomme d’Adam qui est en réalité la tranche du cartilage tyroïde qui entoure le larynx. Si vous ne pensez pas que votre note est haute autrement qu’en fréquence et que vous garder votre larynx à la même hauteur que pour une note plus basse (en fréquence), vous augmenterez vos chances d’être constant lors du moment propice !